Sculptures nomades & pèlerinage de sens

Un an sur le chemin de Compostelle : pèlerinage de foi, de pauvreté et de grâce




Cela fait maintenant un an que mes pieds foulent les pierres du chemin de Compostelle. Un an d’errance sacrée, de rencontres imprévues, de silences habités, de larmes, de lumière. J’ai vécu une pause de quatre mois à Poitiers — un temps de repos, de recentrage, de méditation — avant de reprendre la route, plus enraciné encore dans ma démarche.

Je ne marche pas pour le sport, ni pour le défi. Je marche pour Dieu.

Je vis ce pèlerinage dans la pauvreté choisie, comme un abandon confiant à la Providence. Je dors souvent dehors, sous les étoiles ou dans des abris de fortune. Je demande la charité, non par faiblesse, mais par foi. Chaque geste de bonté reçu sur la route est un rappel vivant de la présence de Dieu.

« Ne vous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez… Cherchez d’abord le Royaume de Dieu » (Mt 6,25.33).
Ces paroles du Christ sont devenues mon souffle quotidien.

Pour subvenir à mes besoins essentiels, je crée des bijoux en bois. Un artisanat simple, nomade, qui me relie à la terre, aux arbres, à la beauté discrète du monde. Je ne vends pas. Je partage, j’offre, je propose. Et parfois, je reçois.

Aujourd’hui, je suis à Puente la Reina, Espagne, là où tant de chemins de pèlerinage convergent. C’est plus qu’un lieu : c’est un seuil. Un pont entre le visible et l’invisible. Ici, comme ailleurs, le chemin me parle. Il me transforme.

Saint Jean de la Croix écrivait : « Pour aller où tu ne sais pas, tu dois passer par où tu ne sais pas. »
C’est exactement cela. Le pèlerinage est une école de dépouillement, de silence, d’espérance.

Je découvre chaque jour que la vraie richesse est intérieure, que le Royaume est proche, et que le Christ marche à mes côtés, parfois invisible, toujours présent.

« Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5,3).
Ce verset, je ne le récite pas. Je le vis, pas à pas.