L’espoir au quotidien : une histoire de résilience et de solidarité

Hier, j’ai récolté 6,90 € devant Auchan. Avec cette somme, j’ai acheté deux cuisses de poulet, un paquet de pâtes et un pot de sauce tomate. Dans ma chambre de l’hôtel social où j’ai une place, j’ai cuisiné un repas simple mais réconfortant. J’avais déjà un oignon et une gousse d’ail, de quoi donner du goût à ce plat.

En cuisson lente, les oignons ont doucement caramélisé dans le gras du poulet, diffusant une odeur irrésistible. Comme dans un dessin animé de Tex Avery, l’odeur a attiré deux de mes voisins affamés. Ça changeait des sandwiches habituels. Je les ai invités à partager ce repas, créant ainsi un moment de fraternité au milieu des épreuves.

L’un d’eux a apporté du sel, l’autre une bière. Un simple repas est devenu un instant de partage et de chaleur humaine.

Entre détresse et choix de vie

Pendant le repas, l’un des deux garçons, David, m’a montré un couteau qu’il porte sur lui. Je lui ai expliqué que ce n’était pas une bonne idée. Il m’a confié qu’il avait déjà été jugé deux fois pour cela et qu’il était sous le coup d’une peine avec sursis.

Je lui ai demandé s’il réalisait le risque qu’il prenait. S’il comprenait que le prochain contrôle de police l’enverrait directement en prison. Sa réponse m’a frappé :

“J’en ai marre d’avoir froid et faim.”



J’ai alors compris. Il ne cherchait pas la violence, il cherchait un refuge, même si ce refuge était une cellule.

Ne pas baisser les bras : choisir la vie

Face à sa détresse, je lui ai dit :

“Tu as deux choix : baisser les bras ou te battre, être une victime ou avancer.”



David a 43 ans, il n’est pas mauvais, mais il souffre de troubles psychiatriques et ce monde lui fait peur.

Je l’ai encouragé à reprendre sa vie en main. Lui montrer qu’il existe d’autres chemins que la résignation.

Avant de me coucher, je les ai laissés rentrer dans leur chambre, avec l’espoir que mes paroles trouvent un écho dans son cœur.

Une nouvelle opportunité : un avenir à construire

Aujourd’hui, j’ai un rendez-vous important. Une représentante d’une coopérative pourrait me permettre de vendre mes sculptures sur les marchés et de tester cette activité sans risque financier.

Chaque jour, je recommence à zéro, mais aujourd’hui, il y a un espoir.

“Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance.”
— Jérémie 29:11