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Une alliance taillée dans le bois : récit spirituel d’un artisan pèlerin

Une chute et une naissance : la branche et la bague
Hier, alors que je marchais à travers champs, mon regard fut attiré par une petite branche tombée au sol. Elle appartenait à un chêne multicentenaire, majestueux mais affaibli. Le parasite l’avait rongé, et le vent, implacable, avait eu raison de lui. J’ai ramassé ce morceau de bois encore sain, sentant confusément qu’il ne s’agissait pas simplement de matière inerte, mais du début de quelque chose de plus grand.
“Il donne la force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance.” — Isaïe 40:29
L’artisan et l’Alliance : naissance d’une bague
De cette branche moribonde, j’ai façonné une bague. Ce n’est pas la plus belle de mes créations. Elle est imparfaite, asymétrique, mais elle est chargée d’un sens profond. Elle représente mon projet : une alliance intime avec Dieu. Une voie que je m’efforce de tracer au cœur d’un monde souvent dominé par l’injustice, la violence, et le mal.
“Tu es mon refuge, mon bouclier : j’espère en ta parole.” — Psaume 119:114
Le désert et la foi : solitude en chemin

Au moment de scier ce morceau de bois, j’étais isolé, au beau milieu des champs. Aucun secours proche. Le premier village était à plus de 10 kilomètres. Cette conscience du danger a intensifié ma prière. J’ai invoqué Saint Joseph, le charpentier, l’homme juste, celui qui comprenait les fibres du bois et les desseins de Dieu.
“Saint Joseph, toi qui as œuvré humblement avec tes mains, guide mon geste et ma création.” (Prière personnelle)
Une rencontre providentielle : l’atelier du soleil et du vent
Quelques heures plus tard, en approchant de Lusignan, je passe devant un atelier de menuiserie au nom inspirant : “L’atelier du soleil et du vent”. Impossible de ne pas y entrer. Une conversation chaleureuse avec le menuisier m’y attendait. En partant, il me tend un morceau de bois exotique, vestige d’un ancien montant de fenêtre. Offert avec le cœur.

“Donne, et il te sera donné : on versera dans ton sein une bonne mesure, serrée, secouée et débordante.” — Luc 6:38
Hospitalité et providence : une tente, une pelouse, une boulangerie
Avec l’accord du propriétaire des lieux, j’ai installé ma tente sur une pelouse, juste derrière sa boulangerie. C’est là, en ce lieu simple et providentiel, que j’écris ces lignes. Un abri temporaire, mais chargé de sens. Chaque geste, chaque étape de mon périple me semble guidé.
“L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.” — Psaume 23:1
Une course contre le temps : en route vers Libourne
Il me reste dix jours pour atteindre Libourne, où une formation m’attend. Je cherche un moyen de transport plus rapide que mes jambes, tout en gardant cette conscience aiguë que ce chemin est aussi intérieur que géographique. Le temps presse, mais la foi me soutient.
“Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies.” — Psaume 91:11
Le bois du dimanche : entre création et sanctification
En regardant le morceau de bois que je voulais transformer en bijou, je me suis souvenu que nous étions dimanche. Jour du Seigneur. La messe est à 11h. Le travail manuel s’interrompt. Le cœur, lui, continue de sculpter son alliance dans la prière et l’espérance.

“Souviens-toi du jour du sabbat, pour le sanctifier.” — Exode 20:8
Une bague, une mission : traverser la vallée de larmes
Cette bague n’est pas un simple ornement. Elle est un rappel. Une mission. Celle de traverser ce monde comme un pèlerin, confiant dans la promesse divine. Elle est le signe visible de mon alliance avec l’invisible.
“Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.” — Matthieu 5:4
Espérance et futur : en attendant l’autre monde
Nous vivons dans une vallée de larmes, disaient les anciens. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Cette bague, ce bois, cette route — tout me parle d’un autre monde. Celui promis par Dieu. Sans cette promesse, tout cela serait folie. Mais avec elle, chaque jour est une marche vers la lumière.
“Voici, je fais toutes choses nouvelles.” — Apocalypse 21:5